Côte d'Ivoire/Armée française : Les rations individuelles de combat sur le marché

 

Tajine de poulet, porc pomme de terre, bœuf en salade, chocolat à croquer ou boisson en poudre font partie du pack de ration individuelle de combat de l’armée française en Côte d’Ivoire. Si cette nourriture est en priorité destinée aux soldats, l’on constate qu’elle se retrouve en vente sur le marché comme des galettes ou de l’attiéké (aliments traditionnellement en vente sur le marché).

Les boîtes de conserve réchauffables et autres petits biscuits sont mis en vente par des gamins et adolescents sur les gares routières de « la cité des agoutis ». C’est aux cris de « conserves, pâtée, chocolat » que ces commerçants ambulants attirent vers eux les curieux avides de découvrir ce que les petits blancs en uniforme mangent. Bien que certaines personnes se les arrachent sans arrière pensée, nombreux sont celles qui préfèrent continuer leur chemin à la vue de « cette nourriture » qui théoriquement ne doit pas être sur le marché.

 

Au commencement était le troc

A voir Tidiane et ses petits amis les bras chargés de cartons, on se dit qu’ils seraient impossible pour eux d’avoir dérobé ce butin alimentaire pour le revendre. N’ayant rien à se reprocher, ils ne font aucune difficulté à nous livrer les secrets de leur business. « Nous faisons un troc avec les militaires : nous leur donnons des fruits et ils nous donnent en échange des cartons de nourriture. Nous vendons le carton à 3000 f CFA ou le contenu au détail : 500 les conserves, le chocolat à 200 ou 150, les biscuits à 100 f… » détaille Titiane et son complice Fabrice âgés respectivement de 13 et 15 ans. Certains vendeurs sont plus âgés comme Koua Germain et semble bien gagner leurs journées grâce à ce commerce. « Les voyageurs achètent ‘’nos produits’’ et même les habitants de la ville veulent voir comment la nourriture des blancs est » souligne le vendeur.

Germain, 23 ans, nous dira qu’il peut échanger autre chose avec les militaires. Concernant « les autres choses » qu’on peut échanger, notre interlocuteur ne nous en dira pas plus. Echange-t-on de l’alcool traditionnel (koutoukou) ou des prostitués comme on le raconte ici ? La question reste posée ! Une chose est sûre c’est que ceux qui consomment cette nourriture, la consomment à leur risque et péril.

Ce n’est ni l’OTAN ou l’armée Française qui indique qu’un produit est bon pour la consommation des Ivoiriens. Des structures assermentées par l’Etat de Côte d’Ivoire ont pion sur rue pour désigner quels aliments doivent être mis sur le marché. « Même une assurance maladie ne pourra pas faire face en cas de problème » soutien Brou Blaise, clerc. « L’Ivoirien doit faire attention avant de consommer ce genre de produit car une fois sortis de leur lieu initial de conservation, ils peuvent développer des bactéries… avec le soleil et les nombreuses mains qui les touchent !», prévient Grah Jacob, infirmier.

 

Suy Kahofi, Avenue225.com
 

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3 Comments
Your article was exclleent and erudite.
J'avais déjà vu ce genre de boîtes, sans avoir fait l'armée, j'espère que le contenu n'est pas trop... insipide !
si c'est bon pour des " petits blancs en uniforme " , ca doit l'etre pour tous le monde .. perso ma preferé etait "saucisse de toulouse/haricot" bon appetit bien sur !! stf

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