Au Togo, la presse et la justice font mauvais ménage

Plusieurs affaires impliquent des organes de presses togolais ou des journalistes du pays. Que ce soit contre le Président de la République ou contre des personnes civiles, les journalistes ont l’impression qu’on veut « oppresser » la presse privée. Pire, la réduire au silence. Dans quelques journaux, les critiques sont acerbes contre les attitudes de la justice vis-à-vis de la presse. Morceaux choisis.
La première histoire est le procès des affaires « Faure Gnassigbé contre (le quotidien) Liberté » et « Faure Gnassigbé contre (l’hebdomadaire) La Lanterne ». Les premières audiences devaient se tenir le mercredi 8 septembre dernier au palais de justice de Lomé. Malheureusement, les parents, amis et confrères ont été informés du report de ces audiences. «Toutes les affaires inscrites à la correctionnelle sont renvoyées en bloc le 29 septembre », pouvaient-ils lire sur un papier collé à l’entrée du tribunal. Les deux canards sont accusés d’avoir écrit sur « l’incapacité (du président) à bien gouverner », rappelle le quotidien Liberté dans un édito du jeudi 9 septembre.
« Sos journalistes en danger », un collectif de soutien dit avoir pris acte de ce report et « espère que cela procède d’une prise de conscience du Chef de l’Etat, de ce que cette stratégie de tentative de musellement  de la presse à travers des procès assortis d’amendes records, participe à entretenir la tension dans le pays (…) ».
 
Justement, en parlant d’amendes records, l’hebdomadaire « Le Temps Nouveaux » s’indigne de la somme faramineuse réclamée par la cour à un journaliste accusé « d’avoir plumer d’honnêtes citoyens ». «Comme les avocats cherchaient depuis longtemps à faire la peau à la presse privée togolaise, ils ont conseillé le tribunal correctionnel », écrit Le Temps Nouveaux. Pour le journal, les plaintes ont pris l’allure d’une affaire civile et non d’un délit de presse. «Comme il fallait s’y attendre, les plaignants fixent le dommage à 100 millions », fait remarquer le journal indépendant. «Soyons sérieux, quel organe de presse dispose de cette somme astronomique ?», s’interroge le journal avant d’ajouter sur un air amusé « Pardon, messieurs les plaignants, les journalistes ne sont pas des fils de Bill Gates ou de la richissime française Betancourt ».
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